Nouvelles
Une étudiante engagée à valoriser la représentation des femmes et filles de science!
Publié le 11 février 2025
En cette Journée internationale des femmes et des filles de science, l’IRIC a eu la chance de s’entretenir avec Fanny-Meï Cloarec-Ung, étudiante au doctorat dans le laboratoire de David Knapp. Engagée à améliorer la représentation des femmes dans le domaine des sciences, Fanny-Meï se démarque quant à son leadership et à sa volonté de faire une réelle différence.
Rencontrez l’inspirante Fanny-Meï!
Pourquoi selon toi la place des femmes est-elle essentielle dans le domaine des sciences?
Historiquement, les femmes ont toujours été sous-représentées dans les carrières des différents domaines scientifiques. Même si de nombreux efforts ont été fournis ces dernières années pour réduire cet écart, cela n’est toujours pas suffisant.
La place des femmes en sciences est essentielle pour la qualité et l’excellence de la recherche.
En effet, il a été démontré que la diversité dans les équipes de recherche, par exemple, est un réel accélérateur pour la créativité, la diversité des perspectives et la résolution des grands problèmes scientifiques actuels. Ainsi, se priver des femmes dans ces équipes est une perte de potentiels talents et donc un frein à la progression de la recherche et à la compréhension profonde de phénomènes scientifiques complexes.
Aurais-tu quelques pistes concrètes pour améliorer leur représentativité?
Face à cette prise de conscience établie, il est primordial de mettre en œuvre des actions concrètes, à commencer par l’incitation des jeunes filles à poursuivre des carrières scientifiques avec des campagnes de promotions dans les différentes institutions scolaires.
La mise en valeur des femmes en sciences et de leur parcours pour que de jeunes filles puissent avoir des modèles auxquels s’identifier, est un incontournable. Les initiatives comme les programmes de mentorat permettent non seulement d’inspirer les jeunes filles, mais aussi de les aider à naviguer dans un monde parfois perçu comme peu accueillant.
Il est aussi essentiel d’inclure des formations sur la lutte contre les biais inconscients dès les premières étapes des carrières scientifiques, afin de garantir que les femmes bénéficient des mêmes opportunités que leurs homologues masculins. À l’instar de l’IRIC, créer des comités équité, diversité, inclusion (EDI) pour évaluer et combattre toutes formes de discriminations sur le lieu de travail est un premier pas vers une évolution positive des environnements de travail.
Comment t’impliques-tu personnellement et/ou professionnellement pour la cause des femmes en sciences?
Tout en pensant à ces solutions pour améliorer la représentation des femmes, j’ai décidé de m’impliquer directement à travers plusieurs initiatives qui visent à favoriser la présence des femmes et inspirer les jeunes filles.
En plus du comité EDI de l’IRIC, je suis aussi impliquée dans deux autres organisations : Les Young Women in Bio (YWIB) qui fait partie des WIB (Women In Bio), un réseau nord-américain de femmes en STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques).
La mission des YWIB est de promouvoir les carrières scientifiques auprès des jeunes filles du secondaire et du Cégep. Pour cela, nous organisons, entre autres, en collaboration avec les quatre universités montréalaises (UdeM, McGill, Concordia et l’UQAM) des visites dans des centres de recherche pour faire découvrir le monde de la recherche à ces jeunes filles.
De plus, nous organisons des rencontres entre ces jeunes filles et des femmes ayant des carrières scientifiques pour les inspirer. Nous avons aussi un programme d’ambassadrice où nous accompagnons de jeunes filles dans la création de leur club scientifique pour qu’elles puissent développer leur leadership et leur passion pour les sciences.
« Il est crucial que les médias, les films et les livres présentent davantage de modèles féminins dans le domaine scientifique, non pas uniquement comme exceptions, mais comme figures centrales et accessibles, et que chacun prenne conscience de la richesse que cela apporterait au monde des sciences. »
À l’IRIC ou ailleurs, quels sont tes modèles scientifiques féminins inspirants? Et pourquoi?
Tout au long de mon parcours, j’ai eu la chance de rencontrer des femmes aux carrières passionnantes qui m’ont marqué que ce soit dans le milieu académique ou en dehors comme le réseau des WIB. Toutes ces femmes qui m’ont partagé leurs expériences professionnelles, mais aussi personnelles m’ont inspiré à poursuivre mes études scientifiques et à prendre plus de place dans des discussions de leadership, ce qui a grandement contribué à mon développement personnel et professionnel.
En tant qu’étudiante au doctorat à l’IRIC, j’ai pu bénéficier plus particulièrement du mentorat de Julie Lessard, chercheuse principale de l’Unité de recherche sur la structure de la chromatine et la biologie des cellules souches à l’IRIC; celui de Sonia Cellot, professeure adjointe de la clinique au département de pédiatrie de l’Université de Montréal et également de Connie Eaves. Ces femmes m’ont guidée dans le cheminement de mon projet.
Quelles sont tes aspirations professionnelles en lien avec la cause des femmes dans le domaine scientifique?
À la suite de mon doctorat, je souhaite m’impliquer dans ces problématiques de diversité dans les sciences et m’orienter vers des organismes gouvernementaux ou internationaux pour développer et mettre en place des solutions.
Par exemple, j’aimerais participer à la création de programmes qui offrent des opportunités universitaires, telles que des bourses d’études, des stages de recherche, ou des collaborations internationales, spécifiquement conçus pour soutenir les femmes dans des régions sous-représentées ou économiquement défavorisées.
Ces programmes permettraient à ces femmes d’accéder à des ressources académiques de qualité, mais aussi de bénéficier d’un réseau de mentors et de modèles inspirants pour renforcer leur confiance et leur engagement dans les sciences.
Que pourrions-nous faire collectivement pour inciter davantage les femmes à s’intéresser au domaine scientifique?
Cela se doit d’être un effort collectif de notre société pour inciter davantage les femmes à s’intéresser au domaine scientifique. Il est important d’encourager les filles et femmes dès les plus jeunes âges à prendre de la place, à suivre leurs aspirations même les plus ambitieuses.
Mettre en avant des femmes occupant tous types de carrières scientifiques rend ces rêves et aspirations d’autant plus accessibles. Il est crucial que les médias, les films et les livres présentent davantage de modèles féminins dans le domaine scientifique, non pas uniquement comme exceptions, mais comme figures centrales et accessibles, et que chacun prenne conscience de la richesse que cela apporterait au monde des sciences.