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Les piliers de l’IRIC : rencontrez Caroline Baril
Publié le 30 mai 2023
En 2023, l’IRIC fête ses 20 ans. Parmi les initiatives mises en place pour célébrer cet anniversaire, la série de portraits « Les piliers de l’IRIC » permettra de mettre en lumière les personnes qui ont contribué depuis les tous débuts, parfois dans l’ombre, à faire de l’IRIC ce qu’il est devenu.
Aujourd’hui, rencontrez Caroline Baril, agente de recherche dans le laboratoire de Marc Therrien à l’IRIC.
Suite à un baccalauréat en biochimie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et à une maîtrise en biologie moléculaire à l’Université de Montréal, Caroline Baril décide de poursuivre ses études au doctorat en biochimie à l’Université McGill dans le laboratoire de Marc Therrien, actuel directeur scientifique de l’IRIC, qui était alors à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM). En 2003, celui-ci contribue à la création de l’IRIC, y déménageant son équipe pour y diriger l’Unité de recherche en signalisation intracellulaire. Caroline a donc rejoint l’IRIC un peu malgré elle, mais elle affirme ne jamais avoir regretté d’avoir sauté dans cette belle aventure!
Caroline se spécialise dans la génétique de la mouche à fruit (drosophile), la bio-imagerie et la biologie cellulaire. Elle peut également sans problème disséquer le cerveau et le système hématopoïétique d’une larve de drosophile!
D’autre part, Caroline occupe un rôle clé dans le laboratoire puisqu’elle épaule les étudiants et les étudiantes dans le design des expériences, la rédaction des demandes de bourses, des résumés, des thèses et la préparation des présentations. Conjointement avec une étudiante au doctorat, Caroline tente présentement d’élucider le rôle de certaines protéines reliées au développement du cancer dans la migration cellulaire chez la drosophile.
Elle a accepté avec entrain de répondre à quelques-unes de nos questions :
Avez-vous une anecdote marquante s’étant déroulée à l’IRIC à nous raconter?
Un été, l’alarme d’incendie avait été déclenchée et tout l’Institut avait alors été évacué. Bien souvent, ces alarmes sont de fausses alertes… Mais cette fois-là, c’était un vrai feu déclenché… par notre laboratoire! Un appareil de transfert pour gel de polyacrylamide avait pris feu dans notre chambre froide suite à la mise en fonction d’une plaque chauffante plutôt que d’une plaque agitatrice! Après cet incident, toutes les plaques ont été remplacées par des plaques agitatrices seulement.
Qu’est-ce qui vous motive à rester à l’IRIC après toutes ces années?
Je pense que ce qui fait en sorte que j’y suis encore, c’est que je n’ai pas l’impression de « travailler » à proprement parler! Je me lève le matin pour aller m’amuser. J’ai une liberté intellectuelle incroyable, de super collègues et j’ai accès à une panoplie de plateformes technologiques efficaces qui facilitent ma vie. Une mention toute spéciale à la plateforme de bio-imagerie et plus spécifiquement à son responsable Christian Charbonneau. C’est un « pro » pour tout ce qui a trait au traitement d’images. D’ailleurs, je lui ai demandé de me rajeunir de 20 ans sur la photo associée à ce texte! Il a de toute évidence refusé [rires].
Parlez-nous d’un accomplissement ou d’une réussite vous impliquant à l’IRIC qui vous rend fière:
À plusieurs reprises, j’ai eu la chance de faire valoir les avantages de la drosophile pour faire avancer la recherche sur le cancer. Des gens de tous les horizons sont passés par notre salle de mouches : des groupes d’étudiants et d’étudiantes en formation, des bénévoles lors d’événements organisés par l’IRIC ou de potentiels donateurs et donatrices lors de visites institutionnelles. C’est toujours un plaisir de voir l’étonnement des gens lorsqu’ils apprennent que cette petite mouche qui envahit parfois leur cuisine est un outil extraordinaire pour comprendre la biologie des cellules. Je suis fière d’avoir un tant soit peu contribué au rayonnement de la recherche fondamentale avec des organismes modèles comme la drosophile et d’avoir démontré leur rôle crucial dans l’avancement du savoir en biologie.
Pouvez-vous nous parler d’une figure marquante, d’ un modèle, d’un(e) mentor à pour vous à l’IRIC?
Marc Therrien a bien entendu été une figure marquante dans mon parcours scientifique. Dès ma première rencontre avec lui, en 2000, j’ai vu les étoiles dans ses yeux quand il discutait de ses projets de recherche. C’est certainement la personne la plus motivée que je connaisse! Je pense l’avoir vu découragé un gros 15 minutes en 22 ans! Marc est autant émerveillé à l’idée de parler de biologie développementale chez la drosophile que du nouveau composé chimique inhibant l’une de ses protéines préférées. Il m’a raconté avoir demandé à ChatGPT de lui écrire un poème sur les GTPases : ça donne une idée de son amour pour la science!
D’hier à aujourd’hui, qu’est-ce qui a le plus changé à l’Institut?
J’ai remarqué qu’une plus grande importance est accordée au bien-être et à la formation de la relève en général. Plusieurs activités comme des ateliers sur les compétences transférables, des 5 à 7 de réseautage avec d’anciens étudiants et étudiantes, des « Tech-Talks » pour démocratiser certaines techniques de laboratoire, un suivi mensuel des étudiants et étudiantes en rédaction ont, entre autres, été mises en place afin de faciliter la vie de la communauté étudiante.