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Une greffe de moelle osseuse unit Dr Claude Perreault et Dr Robert Patenaude depuis maintenant 40 ans
Publié le 28 novembre 2022
Novembre 2022 marque le 40e anniversaire d’une rencontre clé ayant permis à Robert Patenaude de devenir l’un des premiers bénéficiaires d’une greffe de moelle osseuse au pays. Retour sur cette histoire unissant solidement Robert Patenaude à Claude Perreault depuis maintenant quatre décennies.
Un diagnostic inattendu
En 1981, Robert Patenaude est étudiant en médecine à l’Université de Montréal. Alors âgé de 23 ans, il joue au hockey et est passionné de voile, en marge de ses études. C’est un examen médical de routine qui permet de détecter la maladie qui a commencé à se développer de façon insidieuse en lui : une leucémie myéloïde chronique (LMC). Cancer alors incurable, la LMC évolue lentement, se développant à partir de cellules souches myéloïdes anormales qui se transforment en cellules cancéreuses. À l’époque, le diagnostic s’accompagne d’un très mauvais pronostic. De fait, la majorité des personnes atteintes de la LMC décédaient de la maladie en moins de deux ans. On ne donnait donc que quelques mois à vivre à Robert Patenaude.
Une rencontre déterminante et porteuse d’espoir
Le médecin traitant de Robert Patenaude est Dr Claude Perreault, aujourd’hui chercheur principal à l’IRIC, qui débutait alors sa carrière d’hématologue à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Celui-ci lui propose un traitement expérimental : une greffe de moelle osseuse. Offerte aux jeunes patients et patientes leucémiques, la greffe de moelle osseuse mène à l’époque à la guérison dans seulement 20% des cas. Sa sœur Diane étant une donneuse compatible, Robert Patenaude décide d’aller de l’avant avec cette intervention novatrice, faisant de lui l’un des premiers greffés de moelle osseuse au Canada. Au bout de deux mois d’hospitalisation, Robert Patenaude peut retourner chez lui et progresser vers sa rémission complète, déjouant ainsi les statistiques.
Guérir, puis redonner au centuple
Le succès de cette greffe a permis à Dr Robert Patenaude de reprendre ses activités et de mener une vie active. Il a terminé ses études en médecine et entrepris une longue carrière d’urgentologue. Repoussant sa retraite pour contribuer aux efforts du corps médical face à la COVID-19, il continue de travailler à mi-temps, effectuant des remplacements aux urgences dans différentes régions du Québec. Ce don de soi, cette envie d’aider n’était pas qu’au cœur de sa carrière professionnelle, mais dans plusieurs facettes de la vie de Dr Patenaude. Désireux de partager son expérience et de vulgariser la leucémie, Robert Patenaude a publié trois livres : Les maladies malignes du sang, Survivre à la leucémie et 24 heures à l’urgence.
Son expérience a également fait naître en lui le désir de s’engager dans la cause cancer. Le lien unique qui le lie à Dr Claude Perreault l’a poussé à s’impliquer pour soutenir la recherche menée à l’IRIC. Grand amateur de voile depuis sa jeunesse, Robert Patenaude a participé à de multiples éditions de la course Bermuda One-Two à bord de son voilier Persévérance, dans le cadre de la Campagne Persévérance au profit de l’IRIC. Il a aussi participé à la Course Twostar, une course transatlantique en double, et à la transat Québec-Saint-Malo en voilier de classe 40. Ambassadeur infatigable, Robert Patenaude est ensuite devenu capitaine du Défi Persévérance, un événement d’épreuves sportives au bénéfice de la recherche, renommé Grands Défis IRIC contre le cancer depuis 2014. Depuis 2010, les Grands Défis IRIC contre le cancer ont remis plus de 2 millions de dollars en bourses d’études à la relève scientifique de l’Institut.
La collaboration Patenaude-Perreault a de nouveau porté fruit en 2020, avec la mise sur pied du Fonds vaccin thérapeutique contre le cancer. Initié par une contribution personnelle de 25 000$ de Robert Patenaude, ce fonds vise à soutenir les travaux des équipes de recherche de l’IRIC impliquées dans le développement de vaccins thérapeutiques contre les cancers. Les dons obtenus ont depuis permis aux laboratoires de Claude Perreault, de Pierre Thibault et de Sébastien Lemieux d’obtenir des résultats préliminaires prometteurs pour le cancer de l’ovaire, du sein, du poumon, le mélanome et la leucémie myéloïde aiguë. Dans les prochaines années, l’approche pourra être élargie à d’autres types de cancers et des essais cliniques devraient voir le jour.
Une mission qui se poursuit
En 1981, les personnes atteintes de leucémies ne survivaient dans la plupart des cas que quelques mois. Aujourd’hui, les cancers du sang sont ceux dont l’amélioration de survie a été la plus marquée; le taux de survie se situant désormais autour de 60% pour la LMC au Canada. Ces avancées sont considérables et ont été rendues possibles grâce aux travaux menés quotidiennement par la communauté scientifique. Il reste toutefois beaucoup de chemin à parcourir, et ce, pour tous les types de cancers. À l’aube de ses 20 ans d’existence, l’IRIC continue de participer aux efforts de recherche en cancérologie, contribuant à repousser les limites de nos connaissances et à améliorer les outils thérapeutiques disponibles, au bénéfice des malades.
Si vous le pouvez, contribuez à cette belle histoire en faisant un don au Fonds vaccin thérapeutique contre le cancer.