Nouvelles
Les Rendez-vous Audace 2022 : la Dre Eralda Kina répond à vos questions
Publié le 12 mai 2022
Les Rendez-vous Audace de l’IRIC, tenus le 27 avril dernier, ont rassemblé André Robitaille et trois interlocutrices inspirantes autour du thème « Un monde en transformation, une relève en action ». Judith Lafaille, patiente et ambassadrice, et Geneviève Deblois, chercheuse principale à l’IRIC et professeure adjointe à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal, ont respectivement parlé de résilience et d’innovation en oncologie. Eralda Kina, oncologue et doctorante à l’IRIC dans le laboratoire de Claude Perreault, a quant à elle discuté de son expérience de clinicienne et des grands espoirs qu’elle fonde en la recherche en immunologie et en cancérologie.
« En tant que médecin, même si je fais le meilleur travail possible et imaginable, même si j’améliorais l’humanisme et l’accessibilité aux soins – la capacité de l’individu que j’ai devant moi à guérir dépend de ce qui se fait en recherche. C’est la recherche qui est le moteur puissant de l’avancement en médecine. » – Eralda Kina
Dre Kina a généreusement accepté de répondre aux questions du public reçues lors de la diffusion des Rendez-vous Audace :
Est-ce que les nouveaux vaccins à ARN développés pour la COVID-19 contribuent à la recherche d’un vaccin contre certains cancers?
Eralda Kina : Les vaccins à ARN étaient déjà connus et étudiés en oncologie avant la pandémie. D’ailleurs, plusieurs études réalisées in vitro et in vivo avaient démontré des résultats prometteurs. La pandémie a permis d’accélérer la compréhension qu’on a des vaccins à ARN et de confirmer leur efficacité. Puisque ce type de vaccin est complexe à produire, les différentes avancées faites dans le contexte de la pandémie vont certainement pouvoir être transposées dans le contexte oncologique.
Quels sont les débouchés les plus prometteurs concernant les vaccins ARN en oncologie?
E. K. : Les vaccins à ARN pourraient être utilisés pour (1) prévenir les cancers les plus fréquents en immunisant les patients et patientes, (2) activer le système immunitaire afin qu’il puisse attaquer le cancer présent chez un ou une patiente et (3) prévenir une récidive chez un ou une patiente ayant déjà eu un cancer réséqué (c’est-à-dire retiré par chirurgie). Il est fort probable que les vaccins à ARN soient utilisés de manière concomitante à d’autres traitements (comme les inhibiteurs de point de contrôle).
Plusieurs études cliniques sont actuellement en cours afin de tester des vaccins à ARN contre plusieurs types de cancer (notamment pour des cancers du côlon et du pancréas). Depuis la pandémie, l’intérêt pour développer ce type de vaccin en oncologie a beaucoup augmenté!
Qu’est-ce que l’oncologue fait lorsque le patient ne veut pas connaître de pronostic, mais que la famille veut le savoir afin de préparer la suite?
E. K. : Lorsque le ou la patiente est apte, on doit toujours demander son consentement avant de discuter du pronostic avec la famille. Les patients et patientes donnent généralement leur accord afin que les informations soient divulguées à leur famille. Le plan thérapeutique peut ainsi être réalisé. S’il y a une réticence du ou de la patiente à ce que le pronostic soit discuté avec des membres de sa famille, il est important de comprendre quelles sont les raisons derrière ce refus, et de s’adapter à chacune des situations.
Après un cancer, est-ce que notre système immunitaire revient à la normale? Et si oui, en combien de temps?
E. K. : Le système immunitaire revient généralement à la normale en quelques semaines après les traitements. Évidemment, de multiples facteurs affectent la rapidité du rétablissement du système immunitaire, comme le type de traitement donné, l’âge, l’état de santé du ou de la patiente, etc.