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Les liaisons intimes de trois protéines liées au cancer maintenant dévoilées
Publié le 11 février 2018
L’équipe de Marc Therrien, directeur scientifique et chercheur principal à l’IRIC, propose un véritable changement de paradigme dans un article qui vient de paraître dans la prestigieuse revue Nature.
Le groupe du professeur Therrien s’est intéressé au mécanisme d’activation de BRAF, une protéine impliquée dans plusieurs cancers en raison de son rôle d’activateur de MEK. C’est qu’ensemble, ces deux protéines stimulent la croissance et la division des cellules.
On s’entendait jusqu’ici sur un modèle où BRAF était amené à rencontrer MEK grâce à une protéine « entremetteuse », KSR, prenant par la main les deux partenaires pour amorcer les rapprochements et conduire BRAF à activer MEK.
Or, il semble que KSR n’ait pas qu’un rôle passif dans cette histoire…
Pour le révéler, les chercheurs de l’IRIC ont d’abord décortiqué, avec une précision moléculaire, comment BRAF et KSR s’associent. Ils ont ensuite découvert que KSR activait BRAF mais seulement si MEK s’attachait au préalable à KSR.
Vous vous grattez la tête? Les chercheurs l’ont fait aussi avec cette découverte. Ils venaient de révéler que MEK, une protéine perçue jusque-là comme la cible ultime de tout ce processus, agissait aussi comme un stimulateur indirect de BRAF en s’attachant à KSR. Selon eux, ce mécanisme conduirait ensuite BRAF à devenir hyperactif et à stimuler à son tour chacune des protéines MEK qui lui passent sous le nez.
Pareil mécanisme d’amplification d’un signal entre une protéine activée et son activateur a déjà été observé dans d’autres situations. On ne la soupçonnait toutefois pas ici.
Dans son ensemble, cette contribution des chercheurs de l’IRIC est majeure. Elle propose non seulement une nouvelle façon de voir comment interagissent entre elles ces protéines importantes, mais dévoile aussi une nouvelle cible thérapeutique. Selon eux, empêcher la liaison de BRAF et de KSR par de petites molécules serait susceptible de ralentir la progression de certains cancers.
Pour consulter l’article complet : https://www.nature.com/articles/nature25478
Par Martin Primeau