Nouvelles
Sciences in vivo et intelligence artificielle s’allient pour améliorer le traitement et la gestion du cancer
Publié le 7 février 2018
Il sera plus facile de découvrir des biomarqueurs d’imagerie ou d’autres alternatives numériques aux marqueurs actuellement utilisés en médecine personnalisée, grâce à un partenariat entre l’équipe de Sylvain Meloche, chercheur principal au sein de l’unité de recherche en signalisation et croissance cellulaire à l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) et Imagia, une entreprise en intelligence artificielle qui œuvre dans le domaine de la médecine personnalisée.
L’équipe de Sylvain Meloche tentera de distinguer différents types de cancer grâce à une solution d’intelligence artificielle appliquée à l’imagerie des tumeurs. « Ce qu’il faut comprendre c’est que chaque tumeur est unique et se caractérise par une signature génétique spécifique, c’est-à-dire qu’elle est générée par l’hyperactivation ou la déficience d’un ou de plusieurs gènes », précise M. Meloche. L’objectif est d’appliquer les algorithmes d’apprentissage automatique d’Imagia sur des images tumorales obtenues de modèles in vivo pour identifier des biomarqueurs d’imagerie spécifiques à chaque type de cancer.
La plateforme d’Imagia permet aux chercheurs de participer à un processus de découverte in silico pour étudier des hypothèses qui nécessiteraient beaucoup de temps en laboratoire. « Appliquer les algorithmes de radiomique d’Imagia aux images tumorales nous permet d’analyser des processus oncologiques comme les altérations des voies de signalisation cellulaire et le phénotype immunitaire des tumeurs à partir d’images médicales de routine », explique le Dr Kam Kafi, directeur de l’oncologie chez Imagia. Selon Sylvain Meloche, ce serait une première de parvenir à distinguer des tumeurs ayant des causes moléculaires différentes uniquement grâce à l’analyse d’images.
Cette collaboration permettra de faire progresser le domaine émergent de la radiomique, en contribuant à l’évaluation de la progression d’une maladie et de la réponse à un traitement à partir d’images cliniques de routine. « Notre plateforme de découverte exploite la capacité exceptionnelle de l’apprentissage profond à identifier des biomarqueurs d’imagerie qui capturent l’ensemble du statut tumoral », déclare Sébastien Giguère, chercheur scientifique (ML) chez Imagia.
Un diagnostic plus simple à établir
Actuellement, on peut diagnostiquer un cancer du foie par des techniques radiologiques ou en faisant une analyse histologique classique après une biopsie. Cependant, aucun de ces tests ne permet d’identifier la cause moléculaire du cancer. Les seuls moyens sont d’entreprendre une analyse histopathologique complexe ou de séquencer entièrement le génome de la tumeur pour connaître sa signature génétique. Les biomarqueurs d’imagerie offrent une alternative plus simple, moins invasive et plus abordable. L’échantillon à analyser ne serait plus issu d’une biopsie, mais simplement d’une image radiologique.
En étant capable de reconnaître précisément un type de tumeur, il devient possible de proposer des traitements adéquats et personnalisés. Ainsi, le partenariat entre Imagia et le laboratoire de Sylvain Meloche, appuyé par IRICoR (Institut de recherche en immunologie et en cancérologie – Commercialisation de la recherche), est une excellente nouvelle qui pourrait mener à des solutions thérapeutiques personnalisées et plus abordables pour lutter contre le cancer.